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What is your story ?

                    

Michele Joanisse                                           Iolanda Joltopuf

                      

Sara Rezki                                                      Laureline Lasserre

 

Michele Joanisse – Directrice de la Fondation CHUV à Lausanne, spécialiste en philanthropie et  recherche de fonds

« Originaire d’Ottawa,  en Ontario, je suis aujourd’hui  Directrice de la Fondation CHUV à Lausanne. La Fondation du Centre hospitalier universitaire vaudois soutient les missions de soins, recherche et formation de l’hôpital universitaire à travers plusieurs grands projets que nous initions et coordonnons depuis Lausanne. Notre mission est de développer les activités philanthropiques afin d’améliorer la prise en charge des patients et de faire progresser les connaissances scientifiques dans le domaine de la santé pour le bien-être tous.»

Pourquoi avoir choisi de venir en Suisse? Michèle a eu le coup de coeur pour Genève lorsqu’elle y a mis les pieds la première fois en juin 2000 à l’occasion d’une rencontre internationale sur le financement où elle représentait la section canadienne de Médecins sans frontières. Moment déclencheur, le goût de découvrir la Suisse et d’y vivre prend racine, C’est après avoir passé 7 ans, de 2006 à 2012,  comme Directrice exécutive du développement des relations avec les alumnis à la Faculté de Médecine de l’Université McGill à Montréal, qu’elle se sentait prête pour de nouveaux défis à l’international. En femme d’affaires avisée, elle développe un plan d’action avec l’objectif de faire le saut professionnel en Suisse. Celui-ci s’est concrétisé plus vite que prévu sous la forme d’une proposition pour un poste à Genève pour laquelle elle fut sélectionnée. Michèle arrive trois mois plus tard à Genève et l’histoire d’amour dure depuis 2012.

Son parcours professionnel Michèle a débuté sa carrière professionnelle helvétique dans une ONG internationale, Drugs for Neglected Diseases Initiative (DNDi), en tant que Directrice des relations externes spécialisée dans la recherche de fonds. Après cinq années à ce poste, elle fut séduite par un projet de développer une fondation privée pour le CHUV à Lausanne. A titre de Directrice de la Fondation depuis 2017, elle développe les activités philanthropiques au soutien de la santé et la médecine pour l’hôpital. Grâce à son expertise canadienne confirmée dans le domaine, elle est devenue une pionnière dans la région en adaptant les meilleures pratiques canadiennes au contexte suisse pour développer la Fondation CHUV. Cette expérience professionnelle lui permet d’autant plus de s’intégrer au tissu professionnel et social de l’Arc lémanique. Ce sont ses désirs d’intégration et de toujours vouloir apprendre qui l’ont poussée à compléter en janvier 2020 un MBA à l’Université de Genève, bonifiant ainsi sa crédibilité auprès de la communauté suisse.

Iolanda Joltopuf – Programme Assistant in Human Rights at the Permanent Mission of Canada to the UN

Why did you come to Switzerland? When I first moved to Switzerland, I was following what felt like true love at the time. Being very young and at the peak of one’s naïve repertoire, reality soon made it obvious that I had followed a misguided trail. I did however find a different kind of love in Switzerland, and that is the love of helping people. That love, later developed into a passion. I work at the Permanent Mission of Canada to the United Nations in Geneva within the human rights team.

I was originally born in Bucharest, Romania and my parents, looking for a better world, immigrated to Canada to provide themselves, my brother and myself with a better future full of hope and possibilities. We were welcomed with open arms into our new home and were eager to contribute our best. The Permanent Mission’s work embodies those principles, as they are intrinsically linked with the Canadian identity, in my view at least.

What did you study and how do you think that has affected your work ethic? I studied International Affairs at the University of Geneva and dreamed of working for the UN in the hopes of helping those most vulnerable partake in some of the opportunities I was fortunate enough to be offered. The Mission’s work is essentially that – to share its values with the world within the UN family. The human rights team most specifically seeks to impart these Canadian values in the international rules-based order by curating its multilateral relations and promoting peace, democracy, respect for human rights and helping others reach these standards in a spirit of cooperation. In these very strange and uncertain times, solidarity is what brings all of us back to our one true oneness – humanity.

Any lasting thoughts on the recent pandemic and how it has shaped you? Whilst the work of the Mission has decelerated in the last few months in response to the global pandemic, a lot of the crucial work has been done backstage with our teams behind the scenes working to secure the situations of Canadian citizens abroad, offering prime consular services, advice and valuable information to guide the public that we serve. Indeed, I may have thought it wasn’t true love at first, but real love doesn’t get much better than selfless service in my books so in many ways, I guess it was meant to be!

Sara Rezki – Pianiste concertiste, professeur de piano, Trio Nazuré

« Pianiste canadienne-marocaine, j’ai commencé le piano à l’âge de cinq ans à Casablanca. À l’âge de 17 ans, je déménage au Canada pour poursuivre des études scientifiques. Rapidement, j’ai réalisé que j’aimais tellement le piano que je me suis présentée à des auditions parmi les grandes universités du Québec (Université de Montréal, McGill, Sherbrooke et Laval). Une question difficile s’est posée quand elles m’ont soudainement toutes acceptées avec des bourses d’excellences : Est-ce que je continue en musique ou en sciences? La réponse s’est présentée lors d’un stage d’été où j’ai rencontré un professeur extraordinaire, Jean Saulnier, au stage Orford Musique. Son approche musicale était très poétique et émotionnelle et c’est en travaillant avec lui que j’ai décidé de poursuivre ma carrière en musique. Après mon Bachelor et Master en Interprétation à l’université de Montréal, j’ai rencontré un autre professeur en stage à Gijon en Espagne, Dominique Weber, qui est encore mon professeur actuel. Les cours de piano inspirants et révélateurs m’ont absolument convaincue de venir étudier à Genève en 2017. J’ai réalisé mon 2e Master en Concert, suivi par un 3e en Pédagogie car j’adore enseigner.

Comment avez-vous trouvé du travail à Genève? Vers la fin de la première année de mon master à Genève, ma situation financière commençait à se détériorer, et j’ai décidé de mettre des annonces pour des cours de piano sur les réseaux sociaux et dans les boîtes aux lettres de mes voisins! Du jour au lendemain, je me suis retrouvée avec une vingtaine d’étudiants. J’ai même dû refuser des clients! Peu après, j’ai loué un piano pour enseigner chez moi. Maintenant, j’ai environ 18-20 élèves. Les cours peuvent être à mon domicile ou dans celui de l’élève. Cela me rend extrêmement heureuse d’avoir pu constituer mon studio à Genève, tout comme j’avais mes chers élèves à Montréal.

Maintenant que vous enseignez, quel est votre rêve? Mon image idéale du musicien accompli est une combinaison à la fois du pianiste qui se produit en concert, du pédagogue et finalement du musicien qui joue dans un groupe de musique de chambre. Les trois versants sont donc dans la production des pièces, dans le partage entre musiciens ou avec l’élève et surtout dans la communication avec le public. Je considère que ces éléments sont très importants dans ma carrière de pianiste. D’ailleurs, nous nous produisons souvent en concert avec mon trio Nazuré, constitué de piano, violon et violoncelle. Restez à l’affût de nos prochains concerts, vous ne serez pas déçu!

Laureline Lasserre – Pianiste concertiste, professeur de piano, Trio Nazuré

« J’ai choisi la Suisse un peu par hasard, alors que je cherchais ce qui me semblerait être le meilleur programme de maîtrise en études du développement. Je voulais un cursus qui marierait une formation académique de qualité et un fort arrimage dans la pratique, et qui me permettrait de travailler sur des enjeux sociaux actuels. Je suis donc arrivée de Québec en septembre 2019 pour poursuivre un programme de deux ans à l’Institut des hautes études internationales et du développement de Genève.

Je ne me sens cependant pas comme une étrangère qui ne ferait que passer, le temps d’écrire un mémoire sur un autre continent. Comme pour ce numéro, ce sont les gens qui représentent le fil conducteur de ma nouvelle vie en Suisse, et de celle que je souhaite bâtir.

En quoi vos études vous aident-elles à bâtir cet avenir? Les spécialisations de ma maîtrise me permettent de mettre l’humain au cœur de mes projets. Je travaille notamment sur des questions liées aux dynamiques de genre, à la santé publique et à la migration. Genève est l’endroit idéal pour me plonger dans mon intérêt pour les droits humains et les luttes contre inégalités, et pour mieux comprendre comment concrètement mettre en place les engagements joliment couchés sur papier au Palais des Nations.

Mon expérience en Suisse en est donc une d’apprentissage, mais aussi de projets tangibles. En l’espace de six mois, j’ai déjà eu la chance de créer une solution digitale à la précarité économique de réfugiés pour ONU Femmes; de soutenir un projet de recherche international sur les droits humains et la santé sexuelle et reproductive des migrants; et d’élaborer avec une ONG suisse des innovations digitales pour les enfants et les jeunes migrants.

Il semble alors que vos plusieurs intérêts s’alignent! Qu’est-ce qui vous motive? Au-delà de me permettre d’étudier des défis sociaux et de tenter d’y apporter des solutions pour, espérons-le, aider des gens, la Suisse représente pour moi un formidable réseau de professionnel.le.s et de mentor.e.s. qui me donnent envie d’explorer les opportunités de carrière ici. Ce sont également bien d’autres personnes qui me donnent envie de rester, comme les locaux qui m’ont chaleureusement accueillie et fait connaître le pays, et la famille élargie issue de mes propres origines suisses – auxquelles je ne m’étais encore jamais vraiment identifiée.

Vivre en Suisse est donc pour moi une réalité issue d’un hasard, mais qui est devenue une aventure académique, professionnelle et personnelle profondément humaine. C’est un plaisir d’apprendre à connaître ce pays dans lequel je me sens déjà chez moi – et qui peut-être le deviendra à long terme.